La route de la mort

Amateurs de sensations fortes, voici l’une des routes les plus dangereuses de la planète, la route des Yungas, alias « Route de la Mort ».

3000 mètres de dénivelé en pleine Cordillère des Andes reliant la capitale la plus haute du monde, La Paz, à Coroico en Bolivie.

Virages vertigineux, flaques, poussières, cascades d’eau, ravins, brume, croix plantés en souvenirs des défunts… voilà les composantes de cette route extrêmement périlleuse de près de 80km.

C’est aussi le terrain de jeu favori des touristes. Mais aussi des amateurs de VTT à la recherche d’adrénaline. Les paysages sont juste sublimes variant d’un environnement froid et sec de haute montagne à un environnement chaud, verdoyant et tropical.

Encore une fois, j’ai décidé de me faire violence. Je pars donc le matin aux aurores depuis La Paz avec mon groupe de Gravity Assisted mountain biking, les pionniers sur cette route. Des vélos ultra-contrôlés et sécurisés. C’est hyper rassurant compte tenu des conditions extrêmes de la route.

Tout commence au sommet de la Cumbre, à plus de 4500 mètres d’altitude, sur une route en béton avec les montagnes en toile de fond. Je me rappelle avoir eu hyper froid. On s’élance pour la première partie de la descente. Les paysages sont incroyables même si tu ne les regardes pas trop. Tu es trop concentré par la route. Une première partie assez facile pour vous familiariser avec votre vélo.

Puis 45 minutes de descente plus tard, vous arrivez au point de départ de la Route de la Mort. Et là, c’est tout suite moins fun. Il y a plein de cailloux et de pierres sur la route. C’est assez physique même si ce n’est que de la descente. Il faut faire très attention à la route car le moindre faux pas est fatal. Tu as quand même le vide qui te pend au bout du nez. Mes mains sont restées constamment sur les freins tout le long de la descente. J’ai eu des ampoules ! Un conseil : munissez-vous de bons gants.

J’étais la dernière du groupe à chaque fois. D’un autre côté, c’était justifié. En effet, on m’avait assigné à un groupe de sportifs de haut niveau qui avaient l’habitude de faire du VTT en pleine nature. Alors que de mon côté la pratique du vélo se limitait à la ville de Paris. Tout le long de la descente, je suis restée collée au guide et au camion qui roulait derrière nous pour fermer la marche.

La descente se termine dans le petit village de Coroico à 1500 mètres dans une réserve remplie de singes espiègles et voleurs. Attention à vos affaires. Une fois l’estomac remplie, on reprend la route en sens inverse en bus. L’expérience sera tout aussi folklorique et terrifiante. Il m’arrivait parfois de fermer les yeux à cause du vide.

4h de descente sur une route étroite remplie de cailloux dans un décor digne d’un plateau de cinéma. C’est dément mais attention aux ampoules et aux courbatures.

De nos jours, les accidents sont beaucoup moins fréquents. La route est fréquentée essentiellement par des cyclistes. La prudence est de rigueur.